Publié dans le Canada-Français, édition du 11 février 2016
En cette année bissextile, la date limite des contributions REER est fixée au 29 février. L’année 2016 a débuté de mauvais pieds avec la baisse marquée des marchés boursiers, établissant un record des pires deux premières semaines.
Quand il est question de finances personnelles, l’être humain regarde beaucoup trop à court terme. Ainsi plusieurs investisseurs deviennent frileux à réinvestir dans leur REER.
Que s’est-il produit? Sommes-nous en récession? Y a-t-il une crise économique, financière? Non, mais des facteurs négatifs sont intervenus en même temps. D’abord, le ralentissement en Chine s’est fortement répercuté sur la bourse chinoise entraînant une perte de 40% de ses valeurs.
OR NOIR
Ensuite la guéguerre des producteurs de l’OPEP qui ont augmenté leur production de pétrole pour en faire baisser le prix, combinée à une demande plus basse, a porté un dur coup aux producteurs canadiens de pétrole. Or l’économie canadienne étant beaucoup trop axée sur l’énergie et les ressources naturelles, le dollar canadien en a pris pour son rhume.
En plus, comme à l’habitude, lorsque les autres économies faiblissent, les fortunés se réfugient en dollars américains, ce qui contribue d’autant à augmenter la valeur de la monnaie de nos voisins du Sud.
Selon le Confrence Board canadien, le Canada devrait éviter la récession en prévoyant une progression du PIB de 1,7% pour 2016. Appuyé par la faiblesse du huard, les espoirs canadiens sont principalement axés vers nos exportations. Ne vous attendez pas trop de l’impact du programme d’infrastructures du gouvernement fédéral, car il semble que l’effet d’injecter 10 milliards dans l’économie canadienne ne le ferait avancer le PIB réel que d’environ 0,3% en 2016.
RÉCUPÉRATION
Si l’on fait fi des variations plus importantes du début d’année, sachez que selon des études effectuées sur les bourses mondiales par divers groupes de recherches, les chutes de plus de 5% se produisent généralement à la fréquence de plus de 2 fois par année. Les baisses de plus de 15% se produisent tous les deux ans et demi. Généralement les baisses s’effectuent sur une période de 85 jours et les récupérations prennent en moyenne 107 jours pour reprendre le terrain perdu. Vous comprendrez que rien ne sert de paniquer ni d’agir aveuglément. Ceci dit, personne n’a de boule cristal pour prédire l’avenir. Vous rappelez-vous de la crise bancaire et financière de l’automne 2008?
CYCLES D’ÉPARGNE
Quelles sont les conséquences de cette baisse boursière sur votre fenêtre d’investissement? Si vous êtes jeune, ces variations boursières n’auront que peu d’impact. Si pour vous la retraite ne se pointe pas avant 10 ans l’impact sera moindre selon le type de placements qui composent votre portefeuille. L’important est de garder le cap dans VOTRE profil d’investissement.
On n’a pas de contrôle sur les marchés boursiers, mais l’on peut contrôler la gestion de nos investissements. Ce n’est pas la première correction boursière et non la dernière.
Pour les gens à l’approche de la retraite la protection du capital est importante. Il y a des placements qui moins risqués que d’autres. L’inflation moyenne au Canada ayant été de 1,13% en 2015, nul besoin de vous rappeler qu’un placement garanti du même taux vous fera faire du sur place.
Sans faire appel aux certificats de dépôt garanti, il y a des instruments qui tout en procurant un certain rendement seront plus sécuritaires. Si vous êtes à deux pas de prendre votre retraite ce n’est plus temps de risquer vos économies.
PARTICIPER : OUI OU NON?
Il n’y a pas à douter que le REER demeure un bon véhicule de retraite pour les personnes qui ne bénéficient pas d’un régime de retraite de leur employeur. Les investisseurs ne devraient pas porter une trop grande importance sur les hauts et les bas des marchés boursiers, mais ils devraient plutôt regarder le type d’allocation d’actifs qui correspond à leur étape de vie.
Avec la volatilité que nous connaissons depuis le début d’année il est nécessaire de rebalancer constamment votre portefeuille pour correspondre à votre profil.
La pire chose est d’être trop impulsif, restez discipliné. Il est généralement plus rentable de contribuer plus fréquemment (ex: hebdomadairement, mensuellement…) que de le faire à la date limite. Mais vaut mieux le faire le dernier jour que pas du tout!