Pensez à vous offrir une meilleure fin de vie

Parution dans le Canada-Francais, édition du 19 mars 2015

Actuellement, je suis personnellement touché par un proche qui vient d’atteindre 60 ans et qui est passé en quelques mois de survivant du cancer à condamné à mort. Nous en connaissons tous, et, de tous les âges et couches de notre société. Statistiquement une personne sur trois développera une forme quelconque de cancer.  Pour une fois je ne veux pas vous inonder de statistiques, car l’on est tous confrontés dans notre entourage avec cette réalité.  Il serait très facile de consacrer cette chronique uniquement en statistiques sur le sujet.
Bien sûr il y a la perte de la personne aimée, mais il y a également les inconvénients financiers que les maladies graves occasionnent.  Si vous bénéficiez d’une assurance invalidité privée ou collective, celles-ci vous verseront une indemnité mensuelle qui remplacera votre salaire. Mais qu’en est-il de vos proches, si bien entendu vous en avez ?

SUPPORT
L’on peut départager le support de fin de vie en au moins 2 types : l’accompagnement et le support médical. L’accompagnement : bon, pour quelques jours, le congé dit ‟familial” ira, mais si vous êtes le conjoint, comment vous absenter de votre travail pendant des mois pour accompagner votre être cher dans ces derniers moments, tout en étant totalement rémunéré? Difficile,  surtout si votre emploi est précaire.  Avec notre mode de vie, les gens vivant seuls sont maintenant nombreux.  Ainsi si ce n’est pas votre conjoint qui vous accompagne en ces moments, qui le fera : vos enfants, vos amis? Comment va réagir l’employeur de vos enfants quand il saura qu’ils devront vous accompagner pour les derniers traitements, arrangements légaux et autres. Ne vaudra-t-il pas mieux avoir de l’aide de l’extérieur? Oui, le CLSC peut dans une certaine mesure vous venir en aide, mais pas tous les jours et pas tout le temps.

Le support peut être également médical. Il y a peut-être une chance de prolonger votre vie en prenant un médicament expérimental dont votre assurance médicaments ne couvre pas les frais. Ou, peut-être y a-t-il un traitement dans un autre pays dont vous entretenez beaucoup d’espoir, mais dont vous n’avez pas la capacité financière pour en bénéficier. D’autre part, peut-être qu’aménager votre résidence adéquatement pour y vivre vos derniers moments avec un support de personnel infirmier spécialisé serait votre dernier souhait?

MALADIES GRAVES
Il s’agit d’un produit d’assurance qui prévoit le versement d’un montant forfaitaire si vous êtes atteint d’une maladie grave. Quoique les risques varient d’un assureur à l’autre, est généralement couvert : une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral, la cécité, la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, une greffe d’organe,  l’insuffisance rénale,  la paralysie  et le cancer. Toutefois dans ce dernier cas il doit occasionner la mort.   Concrètement vous contractez une police d’assurance à cet effet pour vous couvrir d’un montant (exemple : 50 000$) qui vous sera versé si vous êtes atteint d’une maladie décrite au contrat.  Vous faites ce que vous voulez avec l’indemnité! Voyages, achats, salaires à du personnel, dons, peu importe, vous êtes libre de l’utilisation du montant.  Ceci peut vous aider à passer cette épreuve sans dilapider vos placements ou REER, liquider votre résidence, ou autrement avoir à vendre à perte d’autres biens.  En ce qui touche vos proches, vous pourrez les aider à éponger les pertes occasionnées par le congé sans solde qu’ils devront utiliser.

ET SI VOUS N’ÊTES PAS MALADE
Votre génétique est exceptionnelle, vous vous nourrissez bien, vous faites de l’exercice. Cela vous donne quoi si vous n’êtes pas malade? Il existe une option très intéressante qui se rattache à ce produit : le remboursement des primes. Je ne veux pas entrer dans la complexe  comparaison de produits, mais il est possible à un certain âge (ex : 65 ans) ou dans un certain délai (ex : 15 ans du début du contrat) de récupérer 100% des primes payées si vous n’avez pas réclamé la protection auprès de l’assureur. Évidemment, le remboursement des primes se fait sans rendement sur les primes que vous avez versées.

EST-CE NÉCESSAIRE?
Il est bien entendu que si vous avez pu mettre la main sur le fameux almanach des sports (qui retrace les futures victoires sportives) comme l’a fait Biff Tannen dans Retour vers le Futur  II, vos économies et placements feront de sorte que vous n’avez vraiment pas besoin de ce produit. Évidemment je blague, car j’entends des personnes prétendre que des placements procurant à bons rendements permettront de faire mieux avec le même argent. En théorie, possible, si tout fonctionne d’une façon linéaire et parfaite. Par exemple, basé sur un homme âgé de 45 ans, non-fumeur, si vous investissez l’équivalent des primes avec un rendement de 10% à l’abri de l’impôt dans votre REER vous obtiendrez le montant de la couverture d’assurance au bout de 16 ans. Mais une fois encaissé il aura fondu de près de 50% en impôts payés.

Mais la vie de n’est pas cela, c’est fait de haut et de bas, d’ailleurs les déboires boursiers de 2008-2009 en témoignent. Au fil des ans,  dans la réalité, on se rend compte que la moyenne des gens ne peut pas réaliser ces rendements théoriques.

REMBOURSEMENT DES PRIMES
Je ne conseille jamais ce type de produit sans l’option de remboursement de primes. Dans les faits, participer à une solution d’assurance maladies graves avec remboursement de primes équivaut à mettre des sous dans une tirelire auprès de l’assureur, et, si vous êtes atteint de l’une de ces terribles maladies, vous recevez la somme d’assurance, sinon on nous rend la tirelire au bout du terme.

Vous comprendrez facilement que si le diagnostic de maladie grave survient quelques années après le début du contrat il s’agit d’un rendement financier exceptionnel! Vous avez peur que l’assureur ne paie pas? Rassurez-vous, en comparaison avec les cas d’invalidité reliés au burn-out eu encore aux maux de dos, les cas des maladies graves sont plus faciles a diagnostiquer et identifier avec certitude.
Selon votre situation familiale, le type d’emploi de votre conjoint, votre environnement, ce type de produit peut-être intéressant pour vous. Certains assureurs ont étendu ce produit à près de 40 maladies. Éviter de puiser dans ses économies ou celle du conjoint pour permettre à vos proches de vous accompagner dans votre fin de vie.

Mon père est décédé du cancer à 63 ans,  6 mois après le diagnostic. Ce fut un choc, une dure année pour notre famille, autant en émotions que financièrement. Une telle assurance aurait été la bienvenue!

Christian Dufour, LL.L., D.D.N., Pl. Fin., D. Fisc.
Conseiller en sécurité financière, Représentant en épargne collective, Conseiller en rentes collectives (fonds de pension), Planificateur financier.
Cabinet Finexia