À propos de l’assurance collective…

Chronique financière,
publiée dans
le Canada Francais, le 3 octobre 2013

 

 

Les jeunes célibataires ne l’aiment pas, les parents de jeunes enfants souhaitent son arrivée, et,  le patron anticipe une hausse des coûts!  Ceux qui côtoient les travailleurs autonomes savent que ceux-ci aimeraient bien profiter de l’avantage de faire partie d’un grand groupe pour profiter d’une tarification plus avantageuse.  Bien souvent les gens voient dans le terme assurance collective que la protection  pour les médicaments et les soins qu’elle procure. Dans les faits c’est beaucoup plus que cela et ceci ne devrait pas être un sujet qui n’intéresse que l’employeur.

Plus que l’assurance médicaments
L’assurance collective c’est bien plus que la couverture de l’assurance médicaments. À la base l’assurance collective procure une assurance vie normalement équivalente à une fois votre salaire, une assurance mort et mutilation accidentelle, assurance maladie pour les voyages (notamment obligatoire pour aller à Cuba), soins dentaires,  assurance-invalidité de courte et/ou longue durée.  Ceux qui contractent une assurance invalidité individuelle savent fort bien que les coûts sont passablement plus élevés que dans la couverture collective. Bien entendu les définitions et avantages sont plus étendus dans le programme individuel.

Médicaments
C’est certes le point de mire de l’assurance collective, et également la garantie qui est le plus sujette à fluctuation.  Il faut comprendre que contrairement aux autres garanties de l’assurance collective, celle-ci est facturée en relation avec le coût dépensé par le groupe couvert. Ainsi l’assureur prend le coût réellement dépensé pour les médicaments et y ajoute ses frais d’administration pour facturer les primes.  Selon la taille du groupe, il appert que d’un renouvellement à l’autre la hausse de primes peut être importante.
Les progrès pharmaceutiques font de sorte que nous vivrons tous beaucoup plus vieux, mais à quel coût? Certaines maladies qui autrefois menaient directement à une mort certaine peuvent être ralenties ou grandement soulagées grâce à de nouvelles médicamentions qui peuvent coûter plus de 40 000$ par année.  Suivant le rapport annuel 2012 de ESI Canada, important gestionnaire de réclamations d’assurance médicaments, il appert que les médicaments reliés aux maladies de Crown, polyarthrite rhumatoïde sont maintenant au 2ième rang des frais des médicaments plus achetés par l’assurance médicaments.  ? Ne vous méprenez pas, ce type de maladie n’affecte pas que les personnes âgées, loin de là!
Or la question importante :  est-ce que mon collègue de travail qui souffre d’arthrite ou d’arthrite psoriasique sévère risque de faire exploser les coûts de mon assurance collective? Or, il y a 10 ans les pharmaciens vendaient occasionnellement des injections (Enbrel) au prix de 1 600$ par mois,  mais aujourd’hui ils en vendent plusieurs par semaine.

Mutualisation
Depuis 1996 le gouvernement québécois a été un précurseur canadien en mettant en place un système de mutualisation des coûts en assurance médicaments afin de limiter l’effet des réclamations sur le groupe.  Ceci signifie que lorsque les réclamations d’un participant dépassent le seuil, les assureurs se partagent  le coût excédentaire, ce qui évite de faire exploser les coûts. Évidemement, il y a un coût à cela. Parmi les primes que vous payez pour votre assurance collective se trouve un montant qui couvre cette assurance de mutualisation. À titre d’exemple le montant à partir duquel les assureurs mutualisent les réclamations est  5 100$ pour le groupe de moins de 25 participants et de 13 500$ pour les groupes de moins de 50.
Depuis le 1er janvier  dernier, une entente pancanadienne est venue compléter l’application québécoise et couvrir les autres provinces.
Invalidité : qui paie la prime?
Aux  termes de la Loi de l’impôt sur le revenu, il y a une différence cruciale selon qui est le payeur de la prime : est-ce l’employé ou l’employeur? Quoique l’employeur contribue souvent au partage du coût de la prime, s’il appert que l’employeur paie, ne serait-ce qu’un seul sou de la prime attribuable à l’assurance invalidité, alors si l’employé devient invalide et reçoit la prestation, surprise, celle-ci est entièrement imposable! Au contraire si l’employé les acquitte, alors la prestation sera non imposable.

Soumissions
Employeur ou administrateur de votre groupe collectif, même s’il appert que votre institution financière préférée figure parmi les plus compétitives il est d’une prudence élémentaire de soumissionner auprès de tous les assureurs. Votre conseiller doit être indépendant face aux intérêts de compagnies d’assurance. L’assurance collective est un marché extrêmement compétitif et il faut départager avec objectivité ce que l’on vous offre. Tout le monde y gagne à faire le bon choix!