Un dernier sondage qui apporte de l’espoir

Publié dans le Canada-Français

Habituellement les sondages se suivent et se ressemblent, mais le dernier sondage de SOM dévoilé le 30 septembre dernier apporte un vent de fraîcheur. Contrairement à leurs aînés, les travailleurs québécois de 18 à 44 ans s’intéresseraient plus tôt à leurs finances personnelles.

SONDAGES
Chaque année plusieurs sondages font ressortir les faiblesses des habitudes d’épargne  de notre population. Un sondage CROP réalisé pour Universitas en 2014 démontrait que 42% des répondants n’avaient pas épargné un sou en 2014, et ce, peu importe la méthode ou véhicule d’épargne.  Un autre récent (juin 2015) effectué pour le Groupe Investors dévoilait que  43% des travailleurs du groupe des 45-64 ans ne seraient pas en mesure de couvrir leur coût de vie pendant plus de cinq ans s’ils devaient prendre leur retraite prématurément! Si l’on ajoute à cela que selon l’institut Info-Patrimoine BMO, 40% des retraités actuels ont pris leur retraite à une date qu’ils n’avaient pas prévue, le tableau n’est pas joli.
Souhaitons que ce dernier sondage SOM effectué pour le compte Question Retraite apporte une nouvelle tendance positive. Selon ce sondage,  pour ces travailleurs de 18 à 44 ans, la préoccupation de la retraite devrait débuter dès l’âge de 23 ans. Pour 59% d’entre eux, mettre régulièrement de l’argent de côté serait le moyen privilégié pour atteindre cet objectif.  Attention, ils sont également prévoyants : 65% se disent en mesure  de prévoir leurs revenus des 5 prochaines années. S’ils recevaient un montant inattendu de 5 000$, 37% l’utiliseraient pour rembourser  leurs dettes alors que 27% la consacreraient pour l’épargne.

CONSEILS JUDICIEUX
Selon ce dernier sondage, 67% de ceux-ci déclarent consulter un conseiller ou un planificateur financier accrédité. D’ailleurs plusieurs sondages démontrent clairement que les ménages faisant appel aux services d’un spécialiste ont un taux d’épargne deux fois plus élevé que les ménages sans service de conseils.
L’automne étant une période à laquelle vous êtes sensibilisés à la l’épargne et la retraite, le groupe Question Retraite a mis sur son site les 99 trucs pour économiser. Je vous incite à visiter le site internet de ce groupe qui travaille avec divers organismes gouvernementaux, organismes sans buts lucratifs, et institutions financières québécoises. Question Retraite a comme mission de vous aider dans vos épargnes et votre retraite.  Ces 99 trucs pourraient vous être utiles pour vos dépenses obligatoires, ou,  effectuer des achats plus éclairés, et surtout, les faire sans vous priver.  Sur ce dernier point, l’on peut faire un parallèle avec un régime alimentaire. Un régime trop drastique vous découragera et souvent vous mènera au contraire à l’excès.

POURQUOI NE PAS ASSEZ ÉPARGNER
Alors que les occasions d’épargner sont nombreuses, que ce soit via le REER, le CELI, le REEE, le REEI, les régimes collectifs au travail ou le RVER, il faut constater que pas suffisamment de québécois épargnent.  Quelles en sont les raisons? Il est certain que l’on pourrait pointer du doigt le contexte économique, mais même lors des années plus fastes, le taux d’épargne n’était pas plus élevé!  Pour ceux qui ont un faible revenu, les montants offerts par les régimes publics (RRQ, Pensions de vieillesse…) peuvent leur sembler suffisants.  Si votre salaire avoisine le salaire minimum, ou si vous gagnez environ 20 000$ par année, et que vous visez la norme de 70% de votre revenu à la retraite, alors les régimes publics vous donneront les mêmes montants. Donc, à quoi bon s’efforcer d’épargner.
Pour d’autres personnes, les faibles rendements d’épargne ne les incitent pas à y participer. En effet, l’on retrouve souvent dans ce type de personnes des profils d’épargnant très conservateurs dont les placements garantis s’avèrent la seule issue. Or, avec les taux d’intérêt très bas, ceci les décourage à épargner.
D’autre part l’on retrouve chez d’autres consommateurs un comportement plutôt paradoxal. Selon un sondage effectué en février 2015, 46% des québécois sondés jugeaient que l’argent est fait pour être dépensé et pour circuler.  J’espère à tout le moins qu’ils savent gérer leur budget!
Maintenant vous comprenez pourquoi ce dernier sondage chez cette tranche de population plus jeune est rafraîchissant!

COMMENT EFFECTUER LE VIRAGE
Il est malheureux que notre gouvernement provincial ait de la difficulté à boucler son budget. Étant fiscaliste, je crois que tant et aussi longtemps que l’on n’accordera pas plus d’avantages fiscaux aux fins d’épargner, il sera difficile de pousser nos citoyens à le faire.  Il est possible, même auprès des moins bien nantis, de leur accorder des bénéfices pour le faire. Nos gouvernements doivent cesser d’investir dans de nouveaux programmes d’épargne, mais plutôt bonifier ceux qui existent. L’enrichissement de nos citoyens n’est pas qu’une question individuelle, mais aussi une protection de notre patrimoine collectif.
Souhaitons que ce groupe d’âge de notre population continue dans la même veine,  faute de quoi il faudra vraiment  que nos gouvernements changent de stratégies